Quand La 27e Région fait son bilan carbone … (1/2)

Posted on 9 février 2022 par Nadège Guiraud

Et n’oubliez pas de couper votre micro quand vous ne parlez pas !”

Un conseil qui est devenu un standard des réunions en mode dématérialisé suite à la montée en puissance du nombre de visioconférences depuis le premier confinement.  En 2021, l’équipe de La 27e Région a passé 122 jours en “visio”. Et ce chiffre ne comprend que les réunions générées par La 27e. Ce n’est pas rien !

Ce chiffre vient à la suite d’une prise de conscience, qui chemine à la 27e Région depuis plusieurs années, de la nécessité d’être plus vertueux et plus responsable pour préserver notre environnement. En 2020, nous avons profité du premier confinement pour suivre une formation “Vers un numérique plus responsable”. Puis, en 2021, avec notre nouveau cabinet d’expertise comptable, qui s’intéresse de près aux comptabilités socio-environnementales (c’est pour ça qu’on l’a choisi), nous avons engagé une démarche de comptabilité carbone (bilan carbone intégré à notre comptabilité financière). A l’heure où nous écrivons ce billet, nous achevons notre bilan carbone sur l’activité 2019. L’intégration dans la comptabilité financière suivra dans les prochains mois. Pourquoi 2019 nous direz-vous ? Parce que 2020 et 2021 ont été particulièrement chahutées et nous semblaient peu représentatives de notre fonctionnement « en rythme de croisière ».

Tout d’abord un constat : en 2019, l’ensemble de notre activité a émis 33 tonnes d’équivalent CO2 (avec un niveau d’incertitude globale de 20%). Se plonger dans les chiffres liés à notre fonctionnement nous a éclairé chacun.e et collectivement sur l’ampleur de notre impact environnemental et sur les principaux leviers d’action possibles pour le réduire. En faisant ce travail d’observation, nous avons réalisé que nos usages numériques représentent 1/5e de nos émissions (hors équipement numérique). Cela constitue chez nous l’un des plus gros postes d’émission de GES (Gaz à effet de serre) après les transports, qui eux génèrent ⅓ de nos émissions.

Et cela soulève de nombreuses questions, voire des petits et grands débats entre nous : Comment gère-t-on nos déplacements internationaux et quelles conséquences pour le développement de l’association ? Faut-il complètement renoncer à l’avion ? Faut-il privilégier les visio alors qu’il est possible de se réunir physiquement à moins d’une heure en transport en commun ? Faut-il privilégier les conférences téléphoniques à la visioconférence ? Mettre en veille les caméras lors des “visios” serait préférable, mais n’y perd-on pas en convivialité ? Faut-il garder le logo en pièce attachée dans nos signatures d’email ? Va-t-on réellement arriver à se passer des Gafam (Apple, Google Drive & agenda etc) ?

Autant de questions qui appellent des réponses adaptées, des renoncements, des changements de pratiques à mettre au regard d’une vision stratégique. C’est tout un travail d’accordage entre le discours et le geste. Et parfois, le geste interpelle le discours !

Crédit : Xavier Gorce

Et l’argent… on en parle ?

Bon nombre d’organisations qui s’engagent dans une démarche bilan carbone n’intègrent pas dans le périmètre de leur analyse les émissions GES indirectes générées par leur placements bancaires ou financiers. Bien sûr, à La 27e Région, notre activité ne consiste pas à placer de l’argent mais tout de même, comme tout acteur économique notre activité nous oblige à avoir quelques fonds propres et excédents de trésorerie que de fait nous plaçons sur de classiques livrets d’épargne bancaires. Si ces sommes placées pèsent peu en montant au regard de notre budget annuel, elles pèsent à l’inverse très lourd en termes d’émissions carbone : 134 tonnes/ an !… soit 4 fois les émissions générées par l’ensemble de notre activité.

Nous savions le monde de la finance est encore très massivement carboné (y compris dans la finance “responsable”) mais nous ne réalisions pas à quel point. Trouver des systèmes d’épargne court terme plus vertueux au regard des enjeux climatiques devient donc notre premier levier d’action pour réduire notre empreinte carbone.

Vers quelle trajectoire ?

Ce premier bilan carbone nous aura permis quelques nouvelles prises de conscience, nous permettant de dépasser ou de mieux mesurer les quelques intuitions que nous avions jusqu’alors. Nous nous attelons à présent à :

  • La mise en œuvre d’actions concrètes pour nous engager sur une trajectoire de réduction de notre empreinte carbone de 5% en 2022, puis 22% d’ici 5 ans et 39% d’ici 10 ans. Espérons-le, au-delà de nos actions directes, l’effort de décarbonation général de la société devrait nous aider à tenir cette trajectoire.
  • L’intégration de ce bilan carbone dans notre comptabilité financière selon la méthodologie de la comptabilité CARE, afin de reconnaître notre dette vis-à-vis du climat et identifier le coût que nous devrions engager pour absorber ces émissions (et donc “rembourser” cette dette).

Mieux gérer l’impact environnemental des solutions numériques que nous déployons

S’engager dans une voie plus responsable et plus vertueuse demande de changer de pratiques. Les premières pistes se concentrent principalement sur notre rapport au numérique, en plein boom depuis 2 ans. Notre démarche de responsabilité numérique s’accompagne d’une réflexion sur la manière de réduire notre dépendance aux GAFAM, et aux outils numériques propriétaires plus largement.

Comme La 27e Région, nous apercevons que toute une communauté de partenaires s’engage dans cette voie et plus particulièrement sur le volet numérique. Marie Ottinger, élue à la ville de Mulhouse, vient de publier cette tribune. On a voulu partager dans un second article nos “bonnes pratiques et résolutions”, expliquer nos choix, car ils ont des incidences sur nos pratiques de travail avec vous, et viendront peut-être nourrir votre propre réflexion et celle de votre organisation en la matière.