Dans cette ambiance apocalyptique, comment continuer à croire qu’il est possible de provoquer des transformations ambitieuses en matière écologiquee et sociale ? Heureusement, en plus de multiples poches de résistance, il existe des personnes et des structures qui continuent à voir grand et loin, contre vents et marées -en vrac et sans être exhaustif, Territoires Zéro Chômeurs de Longue Durée, le projet de Sécurité sociale alimentaire, ou encore le nouveau réseau des fermes publiques, pour ne citer qu’eux. Quant à l’outillage conceptuel et méthodologique permettant de traiter des « grands défis », il progresse aussi -on pense par exemple à l’innovation par mission, également appelée « économie de mission », qui fait justement l’objet du prochain dossier de la revue Horizons Publics et auquel nous avons contribué.
Extrême Défi, un accélérateur de transition. Il y a quelques mois, nous nous sommes penchés sur une méthode inspirée de l’innovation par mission, mais intégralement inventée à l’ADEME : il s’agit d’Extrême Défi. On pourrait la décrire comme une méthode conçue pour accélérer la transition écologique d’une filière industrielle. Sa première édition, lancée en 2022, s’appelle Extrême Défi Mobilités. Cette édition vise à imaginer et développer des solutions de déplacement durables et adaptées aux territoires dépendants de l’automobile, les « veli ». Depuis, de nouvelles éditions ont été lancées dans d’autres filières comme celle de la biomasse ou encore de la logistique.
Ouvrir la boîte noire. Mais comment fonctionne Extrême Défi ? Il s’agit d’une méthode composite, inspirée non seulement des missions mais aussi d’autres méthodes et théories existantes, ce qui peut la rendre difficile à expliquer. Pour ouvrir la boîte noire d’Extrême Défi, en lien avec l’ADEME nous avons organisé en juillet dernier « L’Extrême Débrief », une journée entière pour entrer collectivement « dans » la méthode, et notamment dans la tête de son concepteur. Outre ce dernier, Gabriel Plassat, un tiers des participants avaient déjà participé à l’animation de la méthode, un autre tiers comprenait des porteurs de projets ayant bénéficié du programme, tandis que le dernier tiers ne le connaissait pas du tout. La journée était conçue comme un atelier d’écriture, à la terme duquel une note a été produite, aujourd’hui devenue la « notice technique d’Extrême Défi », applicable à de nouveaux sujets.
Au menu de cette notice, à télécharger ici : les principales composantes d’Extrême Défi, les acteurs mobilisés, ses principes actifs, des conseils de mise en oeuvre, les théories sur lesquels se fondent Extrême Défi (plus d’une vingtaine !) mais aussi une série de questionnements, sur les limites éventuels et des idées pour les dépasser, et des ressources pour aller plus loin.
Bonne lecture !
